Laetitia
- Allô, Eric ?
- oui.
- C’est manu.
- Ah salut, ça va ?
- Bof, moyen.
- Qu’est ce qui se passe ?
- J’ai croisé une fille et depuis je fais une fixation.
- Au Havre ?
- Non, en plus ça m’énerve, ça me fou à
chaque fois le moral à zéro. Surtout que quand ça
m’arrive c’est plutôt le genre inaccessible.
- Je la connais ?
- Peut être.
- C’est quoi son prénom ?
- Sur ma remington portative j’ai écrit ton nom nanana
Tam tam tadam tam tadimtadimtam.
- Hein !
- C’est une chanson de GAINSBOURG, le titre c’est le prénom
de la fille en question.
- Mais est ce que je la connais ?
- Oui.
- Comment ?
- Ca j’en sais rien. Tu vas souvent en boite ?
- Laetitia ?
- L. a ,e dans l’a , t .i .t .i .a (je chante).
- A ce point là !
- A ton avis ?
- Oui, ho ça ne m’étonne pas. Mais tu sais, c’est peut
être pas désespéré. Elle est peut être
plus accessible qu’il n’y paraît.
- Moi qui essaye de l’oublier c’est pas comme ça que tu vas
m’aider.
- Non mais si je te dis ça, c’est qu’elle m’a parlé de
toi.(Silence.)
Tu es toujours là ?
- Oui ,oui.
- Elle m’a dit qu’elle avait envie de changer de genres de mecs. Qu’il
lui faudrait un mec sympa ,un peu moins con, et beaucoup plus tendre. Et
puis qu’il fallait qu’elle se calme un petit peu. Alors elle m’a demandé
si je connaissais personne. Au début j’ai dit moi, pour déconner...
- Ouais, t’as saisi ta chance.
- Bon peut-être un petit peu (rires). Elle ma demandé
si j’étais sérieux mais elle paraissait surtout emmerdée.
Je lui ai dit que je rigolais. Elle a du avoir peur de me vexer parce qu’elle
m’a dit qu’on était de très bons amis et que c’était
mieux.
Alors elle vous a passé en revue :- « Le grand avec le
pantalon beige ? » bof je vous vois pas trop ensemble. « Et
le petit ,merde , comment y s’appelle ? » Manu ? « Non l’autre
» Benjamin ? « Ouais » Ah non c’est un vrai con celui
là et puis côté tendresse c’est pas la peine. A part
pour se servir de toi. « Et tu traînes avec lui. » Bah,
on rigole bien mais ça n’empêche pas que je lui fais pas confiance.
« Et Manu ? » Il est spécial. Mais c’est vrai qu’il
est intelligent et je suis sûr qu’il est très tendre avec
quelqu’un qu’il aime. Mais des fois il est un peu, pfffff ,original. Et
puis y déconne bien aussi. En fait il est assez compliqué.
Mais y s’endormirai pas. « tu crois que j’ai une chance ? »
Toute façon tu sortirais avec qui tu veux. Oui mais c’est pas ça
que je veux. Justement je voudrais quelqu’un qui m’aime. » Écoute
y m’a parlé de toi dimanche soir mais je peux pas te dire s’il t’aimais.
A mon avis il avait l’air sincère. Je lui en parlerais si tu veux.
« Je sais pas . Tu crois qu’on pourrait se voir. » Là
ça va être difficile, il est au Havre. Mais ce week-end pourquoi
pas. « Je t’adore .»Voilà j’ai donc pour mission de
t’arranger un truc avec elle ce week-end. C’est pour ça que je t’appelais
.Disons bowling ce soir avec tous les deux. J’avais envie de respirer sans
voir les autres et puis en fait vous vous retrouviez tous les deux en amoureux.
- hé bien écoute pourquoi ça marcherait pas ?
On se retrouve tous les deux au bowling ce soir ?
- OK.
« Merde où sont ces putains de clés. » C’est
toujours comme ça quand je suis stressé, faut que je râle.
Et la je peux vous dire que je suis sacrément stressé. Laetitia
depuis le temps que je rêve qu’on file le parfait amour. En fait
depuis une semaine mais c’est comme si c’était une éternité.
Enfin, j’ai réussi à trouver les clés et je suis parti.
J’ai roulé à peu près comme un tambour bien entendu.
Déjà que naturellement j’ai du mal à rester
calme au volant de mes 75 chevaux mais alors là !
Du coût je suis arrivé un peu en avance. J’ai pensé
tant mieux et je suis aller me garer au parking Victor HUGO. Et puis en
fait quand je suis arrivé devant le bowling elle était déjà
là à m’attendre, elle aussi en avance. J’ai pris un malin
plaisir à jouer l’innocent : « Tiens Laetitia !(bises) comment
ça va ? »
Elle m’a répondu qu’elle allait bien mais elle m’a pas convaincu.
Elle avait l’air plutôt mal à l’aise. Alors j’en ai rajouté.
« Dis moi t’as pas vu Eric ?J’avais rendez-vous avec lui. »
« Non, non, je l’ai pas vu », qu’elle m’a dit.
Alors on a commencer à discuter. Elle m’a dit que ça
faisait plus d’un quart d’heure qu’elle attendait un de ses pots. C’était
dix huit heure, il faisait déjà froid et nuit. Elle dansait
d’un pied sur l’autre dans la lumière dorée du lampadaire.
Elle était magnifique. Puisqu’Eric n’arrivait toujours pas (sic)
je lui ai proposé de rentrer jouer avec moi. Après tout Eric
pourrait toujours nous rejoindre s’il finissait par arriver (re-sic). Il
aurait peut-être idée de venir jeter un coup d’oeil à
l’intérieur avant de penser que j’étais parti. Avec un grand
sourire elle m’a dit que j’étais un génie. C’est curieux
c’était justement une autre Laetitia qui m’appelait génie.
La salle était à peu près vide. Je crois qu’une
piste seulement sur les huit était occupé. On a pris notre
piste à l’autre bout de la salle. Et on à commencer à
jouer. Entre chaque frame on discutait. Et en jouant on ne pouvait s’empêcher
de sourire. Je crois que le fait que l’on s’entende si bien et la chaleur
aidant on a commencé à se détendre. Alors je lui ai
dit que j’étais au courant pour l’arrangement avec Eric. Qu’il me
l’avais dit quand je lui avais appris que depuis samedi soir je n’arrêtais
pas de penser à elle. Elle avait les yeux brillants et elle sa silhouette
se détachait des pistes éclairés. Elle s’est approché
de moi en souriant. Un sourire plein de malice et plein d’envie. Elle s’est
assise sur mes genoux et elle m’a embrassé. Ouf. Le coût d’après
la boule est partie dans la rigole. Je ne m’en étais pas encore
remis.
Plus tard on a décidé de finir la soirée ensembles.
On était vendredi, mes parents étaient partis à Tarbes
et ne rentraient que le lendemain et encore, tard. Alors on est rentré
à la maison. On a discuté jusqu'à quatre heure du
mat où je crois qu’on s’est endormis à peu près en
même temps. Je crois qu’on a pris un malin plaisir à repousser
notre désir. Et c’est peut-être ça le véritable
amour. Savoir que l’on est pas dépendant du sexe. Je crois qu’on
aime tous les deux le sexe mais notre amour était encore plus fort
que ça .