Humphrey Bogart

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« Votre prénom s’il vous plaît. » Quel était son prénom déjà ? Ah oui, « Sylvain ». « Adresse ?
- Saint.
- Heuh ?
- Saint-Adresse.
- Ah ! L’adresse complète s’il vous plaît.
- Rue d’Etretat. Numéro 28.
- Vous n’avez rien remarqué ?
- Non, j’ai vu une grosse voiture noire au loin qui prenait la direction de Rouen.
- Quelle modèle ?
- Je ne sais pas elle était trop loin. Peut-être une mercedes. Je peux y aller s’il vous plaît ? J’avais un partiel aujourd’hui, je suis allez faire du cerf-volant pour me détendre et là je me rendais chez un copain chez qui je dois dormir, j’ai dit en agitant la mallette et en la montrant.
- C’est bon, allez-y... »
Je suis rentré chez moi, préparé un petit sac. Genre sac de voyage pour une petite semaine. J’ai pris le premier train vers Paris. 5 heure du mat. J’avais gardé la mallette. Mais j’avais mis la plus grande partie du fric dans mon sac de voyage. Il y a une poche à part sous le sac. J’ai fait un fond de billets. Dans la mallette j’avais mis mon baladeur, des bouquins, du papier et mon stylo. Je prendrais l’avion à Paris pour les États-Unis. Ils ne se rendront sûrement pas compte que je ne suis pas Sylvain avant Lundi. De toute façon je ne suis pas fiché et si peu de monde me connaît au Havre. Ils sauront qui je suis quand mes parents lanceront un avis de recherche. Mais ça me laisse presque une semaine.
Aux Etats-Unis je me rendrait dans une autre ville en train afin de changer d’aéroport. Il faut que je change encore deux ou trois fois de vol après, départ immédiat, pour brouiller les cartes et puis zou, vivent les Bahamas, il n’y a pas d’accords d’extradition.
Dans la mallette, il y avait eu des coupures de dix billets de 500 francs. 100 coupures, c’est à dire un peu moins de 20 centimètres de billets de cinq cent francs. 500 000 francs de hauteur. Et cette hauteur de billet était répété 36 fois (6 coupures de long et 6 de large.) 18 millions de francs au total. Pour acheter une mallette de drogue et 7 caisses d’armes. Je crois que ça me laissait le temps de voir venir. Dans le train j’ai repensé à Romeo. Mon pote. C’est à lui que j’avais emprunté le zoom. Tous les deux, on avait déjà pensé à dévaliser la banque de France ! Je crois que je vais lui laissé un petit souvenir. Peut-être pourra-t-il me rejoindre. On se marre vraiment bien tous le deux. J’ai repensé aux Évadés avec Tim Robbins et Morgan Freeman. Oui, il faut vraiment que Jérôme me rejoigne. Alors à Paris je suis allé à la piscine, près du Parc des Princes. C’est un des rares endroits où il y a encore des consignes, une piscine. J’ai laissé une liasse de billet avec un petit mot. Puis j’ai appelé Jérôme. Il était 10 heure du matin. Je lui ai dit que j’allais devoir disparaître. Que si il voulait avoir une chance de me revoir et de changer de vie, il fallait absolument qu’il vienne à Paris cet aprèm. Je devais avoir l’air vachement sérieux, j’ai pas eu besoin d’insister. Il a dit d’accord. Je lui ai expliqué pour la consigne à la piscine je lui ai donné le numéro et le code. Je lui ai dit qu’il trouverait un mot et un petit cadeau. Sur le mot je lui expliquais que ma prochaine carte serait celle d’une ville des États-Unis avec à nouveau un code ou une clé et un numéro, et qu’il faudrait qu’il se rende à la ville d’où a été expédié la carte. Et qu’après ce petit jeu de piste on pourrait à nouveau lever notre verre ensemble. À la grande bleu, comme dans dernières heure à Denver, avec Andy Garcia. (ou, Things to do in Denver...when you’re dead.)
Vous trouvez que j’en fait trop ? Que je fais du cinéma ? Je ne sais pas, je ne connais pas la puissance de la police française, elle ne m’inquiète pas trop. Mais surtout, je ne connais pas celle de l’extrême droite. Je crois qu’aux États-Unis j’achèterait une arme. Vous savez, je préfère me la jouer cinéma. Je me dis que peut-être le réalisateur criera « coupez », que les morts se relèveront en souriant. Ainsi, j’ai pas l’impression d’avoir vraiment tué.
 

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